Failles
2022
Collection Frac Poitou Charentes
Moulage de failles rocheuses
du littoral atlantique
Grès (cuisson à 1260°C)
Cinq éléments (15cm x 31cm / 14cm x 28cm / 13cm x 26cm / 12cm x 25cm / 15cm x 27cm)
Dans la continuité de mon travail de peinture, j’ai voulu radicaliser encore un peu plus mon rapport aux outils. Me décharger cette fois du support et la couleur. Laisser le paysage en prendre la charge.
Marcher avec de la terre dans le dos, rien d’autre.
Ainsi « emprunter le paysage ».
Par ce travail j’ai voulu entrer dans le paysage, y engager mon corps, mon geste. Sans médiation par l’outil. Agir non pas sur le paysage mais avec. Ne pas imposer des formes, mais suivre la trajectoire des possibles qu’il contient.
Insérer mes gestes dans les courbures et morphologies de la matière du paysage.
Paysage non pas inerte sur lequel je viendrais poser mon geste mais possédant sa propre énergie, sa propre santé.
Laisser mon geste s’interpénétrer avec la matière du paysage lui-même.
En arpentant le littoral atlantique, je viens à marée basse mouler d’argile les failles de roches que l’océan découvre à distance du rivage.
Dans un geste rapide et sec je projette l’argile dans le vide rocheux, l’argile fraîche vient ainsi épouser le vide de la faille, forme potentielle.
En retirant l’argile, le vide des failles s’est révélé en une forme argileuse, sculpture de failles.
Une fois sèche, l’argile est passé à haute température.
À l’ouverture du four, une odeur particulière se dégage, odeur d’un corps étranger, qui, jusque là invisible à l’œil nu vient se donner au regard.
Du fond des failles, la couleur est apparue.
Concrétions jaunes, vertes, oxydation bleuâtre…
Paysage tactile, sensualité d’une surface,
d’une couleur, d’une matière.
_________________
Des pesticides aux produits pharmaceutiques,
des métaux lourds aux déchets plastiques divers, du coquillage, du calcaire, du cuivre et autres minéraux, l’œuvre devient alors témoin de l’état du paysage, comme un papier pH révèle ses couleurs.
D’une manière empirique, je viens révéler ses matières et ses qualités, qui constituent les formes sensibles de notre présence au monde terrestre.
Cette création pourrait ainsi être vue comme le témoin de la manière dont les sociétés considèrent leur sensibilité.
2022
Collection Frac Poitou Charentes
Moulage de failles rocheuses
du littoral atlantique
Grès (cuisson à 1260°C)
Cinq éléments (15cm x 31cm / 14cm x 28cm / 13cm x 26cm / 12cm x 25cm / 15cm x 27cm)
Dans la continuité de mon travail de peinture, j’ai voulu radicaliser encore un peu plus mon rapport aux outils. Me décharger cette fois du support et la couleur. Laisser le paysage en prendre la charge.
Marcher avec de la terre dans le dos, rien d’autre.
Ainsi « emprunter le paysage ».
Par ce travail j’ai voulu entrer dans le paysage, y engager mon corps, mon geste. Sans médiation par l’outil. Agir non pas sur le paysage mais avec. Ne pas imposer des formes, mais suivre la trajectoire des possibles qu’il contient.
Insérer mes gestes dans les courbures et morphologies de la matière du paysage.
Paysage non pas inerte sur lequel je viendrais poser mon geste mais possédant sa propre énergie, sa propre santé.
Laisser mon geste s’interpénétrer avec la matière du paysage lui-même.
En arpentant le littoral atlantique, je viens à marée basse mouler d’argile les failles de roches que l’océan découvre à distance du rivage.
Dans un geste rapide et sec je projette l’argile dans le vide rocheux, l’argile fraîche vient ainsi épouser le vide de la faille, forme potentielle.
En retirant l’argile, le vide des failles s’est révélé en une forme argileuse, sculpture de failles.
Une fois sèche, l’argile est passé à haute température.
À l’ouverture du four, une odeur particulière se dégage, odeur d’un corps étranger, qui, jusque là invisible à l’œil nu vient se donner au regard.
Du fond des failles, la couleur est apparue.
Concrétions jaunes, vertes, oxydation bleuâtre…
Paysage tactile, sensualité d’une surface,
d’une couleur, d’une matière.
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Des pesticides aux produits pharmaceutiques,
des métaux lourds aux déchets plastiques divers, du coquillage, du calcaire, du cuivre et autres minéraux, l’œuvre devient alors témoin de l’état du paysage, comme un papier pH révèle ses couleurs.
D’une manière empirique, je viens révéler ses matières et ses qualités, qui constituent les formes sensibles de notre présence au monde terrestre.
Cette création pourrait ainsi être vue comme le témoin de la manière dont les sociétés considèrent leur sensibilité.
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